Peut-on être plus heureux en dépensant pour les autres ?

Imaginez que vous avez un peu d’argent en poche et deux options devant vous : vous pouvez l’utiliser pour vous acheter quelque chose que vous aimez, ou bien l’offrir à un ami ou une œuvre de charité. Lequel de ces choix, pensez-vous, vous rendrait le plus heureux ? Une intuition populaire nous pousse à croire que nous serions plus heureux en nous faisant plaisir. Pourtant, une étude, intitulée « Does Spending Money on Others Promote Happiness? A Registered Replication Report », tente de démontrer que le bonheur pourrait être plus facilement trouvé en donnant qu’en recevant.

L’origine de l’étude

Cette étude est une réplique d’une recherche précédente menée par Elizabeth Dunn, Lara Aknin et Michael Norton, qui affirmait que dépenser de l’argent pour les autres augmentait le bien-être subjectif. Pour valider ou contredire ces résultats, une équipe de chercheurs s’est attelée à reproduire l’expérience, en suivant un protocole rigoureux appelé Registered Replication Report (RRR), garantissant une méthodologie plus transparente et fiable.

Comment l’expérience a-t-elle été menée ?

Le principe de base de l’expérience est simple et engageant. Les participants reçoivent une somme d’argent et sont divisés en deux groupes :

  1. Groupe 1 : Dépense pour soi-même. Ce groupe utilise l’argent pour satisfaire un besoin personnel, comme acheter un café ou un petit objet.
  2. Groupe 2 : Dépense pour autrui. Ce groupe dépense l’argent pour une autre personne, par exemple, offrir un cadeau à un ami ou faire un don à une association.

Ensuite, les participants devaient rapporter leur niveau de bonheur, et les chercheurs ont comparé les résultats des deux groupes. Les premières études avaient montré un lien fort entre le fait de dépenser pour les autres et un sentiment accru de satisfaction.

Que disent les résultats ?

Le but d’une réplique est de tester si les résultats d’une étude sont généralisables et reproductibles. Dans ce cas, les chercheurs ont voulu savoir si les conclusions initiales étaient valides à travers différents contextes et populations.

De manière surprenante, les résultats ont montré une confirmation partielle. Dépenser pour autrui semble bien contribuer au bonheur, mais pas de manière aussi universelle ou marquée que dans les premières études. Par exemple, le contexte culturel et la somme d’argent impliquée peuvent influencer l’effet. Dans certaines situations, les participants ont rapporté peu ou pas d’augmentation de bonheur après avoir donné.

Exemples amusants de l’étude

Imaginez ceci : lors d’une des expériences, un participant utilise son argent pour acheter un cornet de glace à un enfant dans la rue. Le simple geste de voir le sourire de l’enfant apporte une dose instantanée de bonheur. Dans une autre situation, une participante décide d’acheter un café à un inconnu dans la file d’attente derrière elle. Résultat ? Elle se sentait plus connectée à son environnement, renforçant son sentiment de satisfaction.

Pourquoi donner rend-il heureux ?

Les chercheurs avancent plusieurs explications pour ce phénomène :

  1. Le sentiment de connexion sociale : en donnant, nous renforçons nos liens avec les autres, ce qui est essentiel pour notre bien-être.
  2. Le sentiment de compétence : offrir à quelqu’un renforce notre sentiment de contrôle et de compétence, car nous sentons que nous avons un impact positif sur le monde.
  3. La gratitude : souvent, offrir nous expose à la gratitude des autres, et cette reconnaissance peut intensifier notre propre bonheur.

Conclusion : Et vous, quel sera votre choix ?

L’idée que donner puisse rendre plus heureux que recevoir n’est pas juste un adage moral ou philosophique, c’est aussi un sujet d’étude scientifique. Les résultats de cette étude montrent que, bien que cela ne soit pas une règle absolue, il existe de bonnes raisons de croire qu’investir dans les autres est un moyen de cultiver son propre bonheur. Si ce sujet vous intrigue, pourquoi ne pas consulter l’étude complète et voir par vous-même comment la science explore nos relations à l’argent et au bonheur ?

Peut-être la prochaine fois que vous aurez quelques euros en poche, vous hésiterez à vous offrir ce café et songerez à faire un geste pour quelqu’un d’autre.

Source : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/pspa0000191

Influence et capital social : comment les « courtiers » façonnent les relations et la confiance

Avez-vous déjà remarqué comment certaines personnes semblent avoir une capacité innée à connecter ou diviser des groupes ? Ces individus, que l’on peut appeler des « courtiers sociaux », jouent un rôle crucial dans la façon dont les relations se tissent et se défont. L’étude « Brokering Orientations and Social Capital: Influencing Others’ Relationships Shapes Status and Trust », dirigée par Nir Halevy, explore comment ces comportements influencent le capital social et le statut de ces courtiers.

Qu’est-ce que l’orientation de courtage ?

L’étude décrit le courtage comme une influence indirecte sur les relations des autres. En tant que courtiers, certains individus agissent comme intermédiaires pour connecter des personnes, résoudre des conflits, ou au contraire, diviser des groupes. Ces orientations de courtage sont de trois types : intermédiaire, conciliateur, et diviseur.

  • Les intermédiaires relient les gens, créant de nouvelles relations.
  • Les conciliateurs réparent les liens brisés ou renforcent des relations existantes.
  • Les diviseurs, quant à eux, sèment la discorde, affaiblissant ou rompant des relations entre les autres.

Impact sur le capital social et le statut

L’étude montre que ces trois types de courtage n’ont pas les mêmes effets sur le statut et la confiance. Par exemple, être un intermédiaire favorise le prestige et peut rehausser le statut social du courtier. Les conciliateurs, qui favorisent la paix et la coopération, gagnent la confiance et le respect des autres. En revanche, les diviseurs, bien qu’ils puissent accumuler du pouvoir, ont tendance à être perçus de manière négative et à manquer de confiance sociale​(

Un exemple amusant de la vie quotidienne

Imaginez trois collègues au bureau : Paul, Marie, et Hugo. Paul, toujours prêt à connecter les membres de l’équipe pour des collaborations fructueuses, agit en tant qu’intermédiaire. Marie, souvent sollicitée pour apaiser des tensions et résoudre des conflits, est une conciliatrice. Hugo, cependant, aime semer des rumeurs et créer des divisions entre ses collègues. Ce sont trois exemples parfaits des différents types de courtiers, chacun ayant un impact différent sur le climat de travail et leur propre statut social dans l’entreprise.

Conclusion : quel type de courtier êtes-vous ?

Cette étude met en lumière l’importance du rôle que nous jouons, souvent inconsciemment, dans les relations des autres. En apprenant à identifier ces orientations de courtage et leur impact, nous pouvons mieux comprendre nos interactions sociales et les utiliser pour construire de la confiance ou élever notre statut dans nos cercles sociaux. Pour en savoir plus sur cette fascinante dynamique des relations, lisez l’étude complète et découvrez comment vous pouvez façonner le réseau social qui vous entoure

Source : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/pspi0000213

Comment le contrôle de l’effort évolue chez les jeunes : ce que la science révèle

Imaginez que vous demandez à un enfant de 10 ans d’attendre cinq minutes avant de déballer un cadeau, puis faites la même chose avec un jeune de 19 ans. Les réactions risquent d’être très différentes, non seulement à cause de leur maturité, mais surtout en raison de leur capacité à contrôler leurs impulsions. C’est cette évolution du contrôle de soi, ou « contrôle de l’effort », que des chercheurs ont exploré dans une étude fascinante sur le développement de la maîtrise de soi de l’enfance à l’âge adulte.

Qu’est-ce que le contrôle de l’effort ?

Le contrôle de l’effort, c’est cette petite voix intérieure qui nous dit de résister à une tentation immédiate pour atteindre un objectif à plus long terme. Par exemple, c’est ce qui nous aide à nous concentrer sur nos devoirs au lieu de céder à l’envie de jouer aux jeux vidéo. Ce trait de personnalité est essentiel pour l’autorégulation, la capacité de se fixer des objectifs et de les atteindre malgré les distractions.

La courbe en U du contrôle de l’effort

L’étude « The Development of Effortful Control from Late Childhood to Young Adulthood », menée par Olivia Atherton et ses collègues, a suivi 674 jeunes d’origine mexicaine pendant près d’une décennie. Les résultats sont intrigants : le contrôle de l’effort ne suit pas une progression linéaire, mais plutôt une courbe en U. Cela signifie qu’il diminue entre 10 et 14 ans, avant de remonter à partir de l’adolescence jusqu’à 19 ans​

Pourquoi cette baisse à l’adolescence ?

L’adolescence est une période complexe : les jeunes font face à de nombreux changements physiques, émotionnels et sociaux. C’est une phase où les influences externes, comme la pression des pairs ou le besoin d’acceptation sociale, peuvent temporairement affaiblir la capacité à se contrôler. Mais bonne nouvelle, une fois que ces turbulences s’atténuent, les jeunes commencent à retrouver, voire à améliorer, leur contrôle de l’effort.

Exemples amusants : « Non, maman, juste cinq minutes de plus ! »

Imaginez un adolescent qui promet de ranger sa chambre… mais seulement après « juste cinq minutes de plus » sur son téléphone. C’est un exemple parfait de cette baisse temporaire du contrôle de l’effort. Heureusement, à mesure qu’ils grandissent, ils apprennent à mieux gérer ces distractions et à respecter leurs engagements – même si cela prend un peu de temps !

Les influences extérieures : parents et environnement

Un autre point clé de l’étude est l’importance de l’environnement. Les jeunes qui vivent dans des environnements plus violents ou qui sont exposés à la discrimination montrent une baisse plus marquée du contrôle de l’effort. En revanche, ceux qui bénéficient d’une surveillance parentale plus étroite parviennent à maintenir un meilleur niveau de maîtrise de soi​.

Conclusion : pourquoi c’est important ?

Le contrôle de l’effort est crucial pour réussir dans la vie. Il aide à atteindre des objectifs scolaires, professionnels et personnels. Comprendre comment il se développe permet aux parents et aux éducateurs de mieux soutenir les jeunes durant cette période critique.

Si vous êtes curieux de découvrir tous les détails fascinants de cette étude, je vous invite à la lire en entier. Elle regorge d’informations utiles pour comprendre les défis que rencontrent les jeunes en matière d’autorégulation et propose des pistes pour améliorer leur développement

Source : https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/pspp0000283

 

Pourquoi les personnes tristes évitent-elles les activités agréables ?

Avez-vous déjà remarqué que lorsque vous vous sentez triste ou abattu, même les activités que vous aimez habituellement semblent peu attrayantes ? C’est exactement ce que l’étude « So Difficult to Smile: Why Unhappy People Avoid Enjoyable Activities », dirigée par Hao Shen, Aparna Labroo et Robert Wyer, cherche à expliquer.

Le rôle de la « globalisation émotionnelle »

Les chercheurs ont découvert que les personnes tristes ont tendance à éviter les activités agréables en raison de la difficulté qu’elles rencontrent à intégrer des émotions positives à leur état d’esprit négatif. Ce phénomène est dû en partie à ce que l’on appelle le « feedback corporel ». Par exemple, les individus tristes ont tendance à froncer les sourcils ou à maintenir une expression neutre, ce qui est en contradiction avec le sourire naturel associé aux activités plaisantes. Cela crée une discordance entre leur état émotionnel et l’activité envisagée, rendant l’idée de s’amuser moins attrayante.

Comment cela se traduit-il ?

Imaginons que vous regardez une publicité pour des vacances à la plage alors que vous vous sentez déprimé. Plutôt que de vous enthousiasmer, vous pourriez trouver que l’idée de vous amuser semble étrange ou inaccessible, simplement parce que votre humeur actuelle ne correspond pas à ce type d’expérience positive. L’étude montre que ce décalage rend les personnes tristes moins susceptibles de s’engager dans des activités qui pourraient pourtant améliorer leur humeur.

Comment surmonter cette difficulté ?

Les chercheurs ont également montré qu’il est possible d’atténuer cet effet. Par exemple, lorsque des personnes tristes sont invitées à se concentrer sur le résultat d’une activité agréable (comme le bien-être ressenti après une promenade), plutôt que sur l’idée de l’activité elle-même, elles deviennent plus enclines à s’y engager. De même, des exercices comme sourire volontairement, même lorsqu’on ne se sent pas bien, peuvent aider à réduire cette résistance à s’amuser.

Conclusion : penser moins, agir plus

En somme, cette étude révèle que les personnes tristes peuvent parfois être bloquées par leurs émotions négatives, ce qui les empêche de profiter d’activités qui pourraient leur faire du bien. Cependant, en réduisant la réflexion préalable sur ces activités et en adoptant une attitude plus proactive, il est possible de contourner ces obstacles et de retrouver le goût du plaisir.

Pour plus de détails sur cette recherche fascinante, vous pouvez explorer l’étude complète et ses découvertes !

Source : https://psycnet.apa.org/record/2020-09223-001

 

La validation de la négativité : pourquoi soutenir vos proches peut parfois aggraver les conflits

Soutenir les autres dans leurs conflits : une bonne idée ?

Lorsque nos proches traversent un conflit, notre premier réflexe est souvent de les soutenir, de valider leurs sentiments et de leur montrer qu’on est de leur côté. Mais que se passe-t-il quand cette empathie exacerbe plutôt le problème ? C’est ce qu’explore l’étude « Validation of Negativity: Drawbacks of Interpersonal Responsiveness During Conflicts with Outsiders », menée par Edward Lemay et ses collègues.

Valider la négativité : pourquoi cela peut être contre-productif

Selon l’étude, lorsque nous validons les sentiments négatifs de nos proches envers leurs adversaires dans un conflit, cela peut avoir des effets inattendus. En cherchant à être empathique et à valider la frustration ou la colère de la personne, nous renforçons souvent leurs jugements négatifs sur l’autre partie, ce qui peut aggraver le conflit. Par exemple, en disant à un ami que son collègue est effectivement insupportable, on renforce sa colère plutôt que de l’aider à voir la situation de manière plus équilibrée.

Des exemples concrets

Prenons l’exemple d’une dispute entre amis. Si Marie se plaint de son collègue à Paul, et que celui-ci lui répond : « Tu as raison, il est vraiment nul ! », Marie risque de se sentir validée dans sa colère. Cela la motive à éviter son collègue, voire à vouloir nuire à sa réputation, au lieu de chercher à résoudre le problème. En revanche, si Paul adoptait une approche plus nuancée et encourageait Marie à considérer le point de vue de son collègue, cela pourrait l’aider à mieux gérer la situation.

L’étude montre que les personnes qui reçoivent cette validation de la négativité sont souvent moins disposées à pardonner et à trouver une résolution positive, préférant se retrancher dans une posture de rejet.

Les implications à long terme

À court terme, valider la négativité d’un proche peut renforcer le lien entre vous, car la personne se sent soutenue. Cependant, à long terme, cela peut perpétuer les conflits et rendre la réconciliation plus difficile. Paradoxalement, le soutien émotionnel que l’on croit apporter finit par piéger la personne dans une dynamique de ressentiment.

Conclusion : quel est le bon équilibre ?

Cette étude nous invite à reconsidérer la manière dont nous soutenons nos proches en période de conflit. Il peut être plus bénéfique, au lieu de simplement valider leurs émotions négatives, de les encourager à réfléchir à la situation de manière plus objective. Cela pourrait non seulement aider à résoudre le conflit, mais aussi améliorer leurs relations à long terme.

Si vous souhaitez approfondir ces questions et comprendre comment mieux soutenir vos proches dans leurs conflits, je vous invite à lire l’étude complète. Elle offre des perspectives fascinantes sur la dynamique des relations interpersonnelles et les conséquences de nos actions bien intentionnées.

Source : https://psycnet.apa.org/record/2019-50034-001

Comment comprendre les fluctuations à court terme de la satisfaction dans la vie : le modèle IDELS

La satisfaction de vie est souvent perçue comme un état stable. Cependant, si vous y réfléchissez bien, il y a des jours où vous vous sentez incroyablement heureux et d’autres où tout semble aller de travers, même si objectivement, les choses n’ont pas vraiment changé. Comment expliquer ces variations soudaines ?

C’est là qu’intervient le modèle IDELS (Individual Differences in Evaluating Life Satisfaction), développé par Emily Willroth et ses collègues. Ce modèle s’intéresse à la façon dont les individus évaluent leur satisfaction de vie à court terme et met en lumière les différences individuelles dans cette évaluation.

Pourquoi la satisfaction de vie fluctue-t-elle ?

La recherche montre que certaines personnes sont fortement influencées par leurs émotions quotidiennes lorsqu’elles jugent leur satisfaction de vie, un phénomène appelé globalisation émotionnelle. Cela signifie qu’un simple événement négatif – comme rater un bus – peut influencer leur vision globale de la vie pour cette journée. D’autres, en revanche, sont capables de maintenir une séparation entre leurs émotions du moment et leur satisfaction générale.

Un exemple amusant pour illustrer

Imaginez deux amis. Marie et Paul ont tous deux eu une mauvaise journée. Marie, en rentrant chez elle, pense : « La vie est horrible aujourd’hui ». Paul, lui, se dit : « Bon, c’était juste une mauvaise journée, mais ma vie en général va bien ». Selon le modèle IDELS, Marie serait plus sujette à cette globalisation émotionnelle, alors que Paul réussit à préserver une vision plus stable de sa satisfaction de vie.

Les conséquences pour la santé mentale

Cette variabilité dans la satisfaction de vie à court terme est importante pour comprendre la santé psychologique. Selon l’étude, ceux qui globalisent plus leurs émotions tendent à avoir une satisfaction de vie plus instable, ce qui peut être associé à des traits comme le névrosisme et à une santé psychologique plus fragile. En revanche, ceux qui parviennent à maintenir une stabilité dans leur évaluation de la vie montrent généralement une meilleure santé mentale.

Conclusion : une lecture essentielle pour mieux se comprendre

Si vous voulez mieux comprendre comment et pourquoi vos émotions influencent votre satisfaction de vie, ou si vous souhaitez explorer des pistes pour mieux gérer ces variations, l’étude complète du modèle IDELS est un excellent point de départ. Elle vous donnera des clés pour reconnaître les schémas dans vos propres évaluations de la vie et peut-être même pour vous aider à stabiliser vos jugements en périodes de hauts et de bas.

Alors, pourquoi ne pas plonger dans cette recherche fascinante et découvrir comment améliorer votre bien-être au quotidien ? Vous pourriez être surpris de l’impact de la simple reconnaissance de vos propres mécanismes émotionnels.

Source : https://psycnet.apa.org/record/2019-51312-001

Comprendre les hiérarchies de statut : un levier pour mieux performer ?

Avez-vous déjà ressenti que certaines personnes dans votre groupe semblaient toujours savoir exactement où elles se situaient par rapport aux autres ? Cette perception des hiérarchies de statut peut en réalité être un atout majeur dans un environnement de travail. C’est précisément ce que montre l’étude « Knowing Where Others Stand: Accuracy and Performance Effects of Individuals’ Perceived Status Hierarchies » de Siyu Yu et Gavin Kilduff.

Hiérarchies sociales : comprendre qui est qui

L’étude explore un concept fascinant : la capacité des individus à percevoir avec précision les hiérarchies de statut dans un groupe, et comment cette précision peut avoir un impact direct sur leur performance. Imaginez que vous soyez dans une équipe de travail. Ceux qui savent exactement qui a du pouvoir et de l’influence dans ce groupe peuvent mieux naviguer les dynamiques sociales, établir des connexions stratégiques et, en fin de compte, être plus performants.

Un exemple concret

Dans une des expériences de l’étude, des étudiants et des adultes en situation professionnelle étaient invités à évaluer la hiérarchie de leur groupe. Ceux qui percevaient avec justesse les positions de statut avaient tendance à mieux performer dans leurs tâches. Pourquoi ? Parce qu’ils cherchaient plus souvent à se connecter avec des individus de statut supérieur, profitant ainsi de leur réseau pour améliorer leurs résultats.

Cela vous rappelle peut-être cette personne au travail qui semble toujours « bien placée » dans les discussions importantes, et qui obtient des résultats remarquables. Elle a probablement une bonne « acuité de statut » !

Pourquoi cela compte ?

Les implications sont claires : être capable de comprendre qui occupe quelle place dans une hiérarchie peut faire toute la différence entre réussir et stagner. Les chercheurs montrent que cette « acuité de statut » influence directement les comportements de réseautage, permettant aux individus d’accéder à plus de ressources et d’opportunités. Dans un monde où les performances professionnelles sont souvent liées à qui vous connaissez autant qu’à ce que vous savez, cette compétence devient cruciale.

Conclusion

Si vous vous intéressez à la dynamique des groupes et à la manière d’améliorer vos performances personnelles, cette étude offre un aperçu fascinant des mécanismes sociaux souvent invisibles qui influencent notre succès. Pour en savoir plus sur les subtilités de cette recherche et découvrir comment affiner votre propre perception des hiérarchies, n’hésitez pas à lire l’étude complète ! Elle pourrait bien vous aider à mieux naviguer dans vos propres cercles professionnels et à grimper dans la hiérarchie.

https://psycnet.apa.org/record/2019-64861-001

 

Le locus de contrôle

Nous sommes ravis d’annoncer l’intégration d’un nouvel outil évaluatif dans notre suite de services d’orientation professionnelle (TestdOrientation.com) : le Test de Locus de Contrôle. Cette addition vient enrichir notre test d’orientation existant, offrant ainsi une analyse plus nuancée et approfondie des traits de personnalité qui influent sur la prise de décision professionnelle.

Le concept de locus de contrôle, formulé initialement par Julian B. Rotter en 1954, est un principe psychologique qui mesure dans quelle mesure les individus perçoivent leur capacité à influencer les événements de leur vie. Un locus de contrôle interne indique une croyance en la capacité personnelle à diriger sa vie, tandis qu’un locus de contrôle externe reflète une perception que les événements sont principalement influencés par des facteurs externes tels que la chance ou le destin.

L’importance du locus de contrôle dans le domaine de l’orientation professionnelle ne peut être sous-estimée. Il est manifeste que la compréhension de la manière dont un individu attribue les causes de succès ou d’échecs, et sa capacité à s’organiser et planifier, est fondamentale pour aligner les aspirations professionnelles avec des environnements de travail appropriés. Le test de locus de contrôle peut ainsi offrir des insights précieux sur l’adéquation d’une personne à des rôles nécessitant une forte autonomie et des compétences en gestion du temps.

Nous encourageons vivement chacun à tirer avantage de cette ressource enrichie, qui est désormais disponible sur notre plateforme Testdorientation.com

La curiosité et le test 5DC

La curiosité et le test 5DC

Les chercheurs s’accordent à dire que la curiosité est essentielle à la survie et à la croissance de l’être humain (Peters, 1978 ; Schiefele, 1999 ; Silvia, 2005 ; Reeve & Nix, 1997 ; Renner, 2006 ; Zuckerman, 1994 ; Sansone & Smith, 2000). À court terme, la curiosité conduit à rechercher de nouvelles informations et expériences (von Stumm & Ackerman, 2013). Les effets à long terme comprennent une augmentation des connaissances, des compétences et de la capacité créative (von Stumm et al., 2011). La curiosité est liée à des concepts psychologiques similaires tels que la recherche de nouveauté et la motivation intrinsèque (Zuckerman et al., 1994).

Bref, la psychologie explore depuis longtemps le rôle de la curiosité dans des domaines tels que la motivation, l’émotion et la cognition.

Une échelle de curiosité à cinq dimensions (5DC) a été élaborée à partir des données de trois études portant sur plus de 811 adultes. La 5DC contient cinq facteurs distincts : Exploration joyeuse, sensibilité à la privation, tolérance au stress, curiosité sociale et recherche de sensations fortes. Le 5DC s’est avéré être substantiellement lié à des traits de personnalité, d’émotion et de bien-être.

Quatre profils de curiosité distincts ont été identifiés : Les fascinés (28%), les résolveurs de problèmes (28%), les empathisants (25%) et les évitants (19%).

Ces groupes présentent des différences considérables en termes d’intérêts, de domaines d’expertise et d’utilisation de la technologie. En ajoutant une vision plus nuancée de la curiosité, le 5DC offre des possibilités d’étudier ses origines, ses résultats et les stratégies pour l’améliorer.

Depuis plus de 100 ans, l’étude de la curiosité fait l’objet de recherches en psychologie (James, 1890).

Le 5DC , les dimensions du test

Un modèle à cinq facteurs a été déterminé comme étant le moyen le plus valable de comprendre la structure de la curiosité.

Le facteur Exploration joyeuse est associé à l’ouverture aux expériences, à l’initiative de croissance personnelle, à la ténacité dans l’apprentissage et au fait de tirer des émotions positives de nouvelles informations et expériences. Cette dimension présente la plus forte corrélation avec les indices de bien-être, tels que le bonheur et le sens de la vie.

Le facteur Sensibilité au manque reflète un besoin de réduire la tension liée aux lacunes dans les connaissances, bien qu’il ait des liens plus faibles avec la gestion du stress lié à la confrontation avec la nouveauté. Alors que l’exploration joyeuse est une motivation d’approche, la sensibilité au manque est une motivation d’évitement et d’aversion qui peut conduire à l’exploration mais pas nécessairement à l’amélioration du bien-être.

Les théories de la curiosité de Litman (2005) et Silvia (2008a, 2008b) se sont étendues pour inclure la curiosité sociale (Litman & Pezzo, 2007 ; Renner 2006) et la recherche de sensations fortes (Arnett 1994 ; Farley 1991 ; Zuckerman 1994). Reio et al. (2006) est la première étude empirique qui intègre l’exploration joyeuse, la curiosité sociale et la recherche de sensations fortes.

La curiosité sociale est le désir d’élargir ses connaissances et sa compréhension en interagissant avec les autres, en apprenant d’eux et en établissant des relations significatives. Elle peut se manifester de nombreuses façons différentes, par exemple en exprimant de l’intérêt pour les intérêts ou les idées des autres, en posant des questions, en cherchant à obtenir des commentaires ou des conseils sur des sujets ou des situations pertinents pour soi, en engageant des conversations significatives et en cultivant des relations solides avec les autres.

La tolérance au stress est une composante importante de la curiosité, car elle permet aux individus d’explorer sans se sentir dépassés. Des recherches ont montré que la tolérance au stress est associée à une plus grande exploration et à une résolution créative des problèmes (von Stumm et al., 2011), ainsi qu’à de meilleures performances dans des domaines tels que les mathématiques, les sciences, la littérature et l’art (Sturman & Turner, 2009)

La recherche de sensations fortes est l’inclination à rechercher des expériences intenses, excitantes et risquées. Elle est souvent associée à un besoin de stimulation et à des risques pris à la recherche d’une poussée d’adrénaline. Les personnes en quête de sensations fortes peuvent s’adonner à des activités telles que les sports extrêmes, le parachutisme ou le saut à l’élastique. La recherche suggère que le comportement de recherche de sensations fortes est lié à la sensation énergisés, responsabilisés et engagés (Farley, 1991 ; Zuckerman, 1994).

Les personnalités testées présentant des niveaux élevés de tolérance au stress sont plus disposées à se confronter à de nouveaux stimuli, souvent anxiogènes, tels que les peintures et la poésie. Les résultats des évaluations montrent que la Tolérance au stress présente les corrélations les plus fortes avec les dimensions du bien-être telles que le bonheur, le sens de la vie, la satisfaction des besoins de compétence, l’autonomie et les émotions positives. Ces résultats suggèrent des recherches supplémentaires sur la relation entre la tolérance au stress et d’autres dimensions de la curiosité en termes de développement du bien-être. Les personnes qui obtiennent un score élevé en matière de curiosité sociale cherchent à en savoir plus sur les autres par des moyens manifestes et cachés. La curiosité sociale est liée au commérage, ce qui indique son potentiel en tant que stratégie efficace de collecte d’informations sociales. Les recherches suggèrent une petite corrélation positive entre la curiosité sociale et l’agréabilité, les émotions négatives et l’intolérance/évitement de la détresse.

Enfin, il existe une corrélation quasi nulle avec d’autres indices de bien-être ; cependant, la curiosité sociale peut n’être pertinente que lorsqu’elle est associée à d’autres dimensions de la curiosité ou à des motivations et objectifs prosociaux.

Les personnes ayant un score élevé dans la recherche de sensations fortes recherchent des expériences nouvelles et intenses et sont prêtes à risquer leur sécurité physique, sociale et financière pour les vivre.

Les personnes ayant un score élevé reçoivent de l’attention sociale et considèrent l’hédonisme comme un moyen de vivre une vie bien remplie. La recherche de sensations fortes a deux conséquences : un risque de comportements impulsifs, mais aussi un potentiel de leadership efficace. Les résultats de la recherche de sensations fortes dépendent de facteurs tels que la culture, les valeurs, la chance et d’autres traits de personnalité.

4 profils psychologiques de curieux

Il existe quatre profils distincts de personnes curieuses dans la population : Les fascinés (28 %), les résolveurs de problèmes (28 %), les empathisants (25 %) et les évitants (19 %).

Fasciné : 28% de la population. Les fascinés sont sociables, enthousiastes et sûrs d’eux . Il ont une certaine joie de vivre. Sociables, enthousiastes, affirmés et influents. Les plus instruits et les plus aisés.

Résolveurs de problèmes : 28 % de la population. Travailleurs acharnés avec une valeur fondamentale d’indépendance. Moins intéressés par les activités de luxe.

Les personnalités empathiques : 25 % de la population. Ils aiment savoir ce qui les fait vibrer. Les « empathisants » sont socialement perspicaces mais préfèrent observer plutôt que de participer, tandis que les évitants sont moins curieux et manquent de confiance.

Les évitants : 19% de la population. Les moins curieux, les moins confiants, les moins éduqués et les moins riches. Ils fuient les choses qu’ils ne connaissent pas ou ne comprennent pas. Se sentent plus souvent stressés que tout autre groupe.

La tolérance au stress semble être une caractéristique importante de ces groupes, les Fascinés ayant les scores les plus élevés pour l’Exploration joyeuse et la Tolérance au stress, tandis que les Évitants ont des scores élevés pour la Sensibilité à la privation.

Conclusion

Bien qu’elle soit omniprésente, la curiosité n’est souvent explorée que dans sa dimension globale. La recherche a montré que différentes dimensions de la curiosité peuvent être liées au bien-être et à des résultats sains. Les chercheurs ont constaté que cinq dimensions distinctes forment des profils significatifs qui prédisent les attitudes, les valeurs, l’utilisation de l’argent et du temps, les intérêts et l’expertise. La tolérance au stress a été identifiée comme le lien le plus fort avec des résultats sains.

Le test 5DC est un outil efficace pour mesurer la curiosité individuelle. Il permet d’identifier différents types de personnes curieuses qui ont des niveaux variables de tolérance au stress et d’engagement social. Les résultats de cette recherche suggèrent que la compréhension des dimensions de la curiosité peut aider à prédire les attitudes, les valeurs, l’utilisation de l’argent et du temps, les intérêts et l’expertise, qui sont tous essentiels à la croissance et au développement personnels. Par conséquent, il est important de nourrir son propre niveau de curiosité et d’encourager les autres à faire de même afin de continuer à apprendre de nouvelles choses sur nous-mêmes et notre environnement.

Résumé d’étude : L’individualisme est associé à un respect moindre des règles de distanciation sociale pendant la pandémie de COVID-19

Résumé d’étude : Antécédents culturels de transmission du virus : l’individualisme est associé à un respect moindre des règles de distanciation sociale pendant la pandémie de COVID-19

 

SOURCE:

Feng, Z., Zou, K., & Savani, K. (2023). Cultural antecedents of virus transmission: Individualism is associated with lower compliance with social distancing rules during the COVID-19 pandemic. Journal of Personality and Social Psychology, 124(3), 461–482. https://doi.org/10.1037/pspa0000322

Résumé et invitation à lire cette étude (gratuite et en anglais)

https://psycnet.apa.org/fulltext/2022-90269-001.html

 

Une étude pilote australienne a montré que l’individualisme était associé à la volonté de violer les ordres de confinement COVID-19. Une autre étude , réalisée à partir d’enregistrements de lieux aux États-Unis, a corroboré cette constatation pour les États où l’individualisme est élevé par rapport à ceux où il est faible. L’analyse de 79 pays/régions par l’étude 2 a montré des résultats similaires. Une troisième étude reproduit les résultats au niveau individuel, les scores les plus élevés sur l’échelle d’individualisme étant liés à un plus grand nombre de violations des règles de distanciation sociale pendant la pandémie. Enfin une 4e étude a révélé que l’effet de l’individualisme sur les violations était médiatisé par l’égoïsme et l’ennui.

De quoi parle cette étude ?

Cette recherche se concentre sur la façon dont les valeurs culturelles façonnent la conformité aux règles de distanciation sociale de COVID-19.

Les valeurs étudiées sont l’individualisme et le collectivisme, qui sont bien étudiés en psychologie interculturelle (Hofstede, 1980 ; Triandis, 1972). La distinction connexe met l’accent sur les relations des individus avec des personnes spécifiques plutôt qu’avec des groupes (Markus & Kitayama, 1991). Les contextes indépendants mettent l’accent sur les actions librement choisies en fonction des préférences et des objectifs, tandis que les contextes interdépendants mettent l’accent sur l’action en fonction des obligations et des attentes des autres.

L’hypothèse des personnalités individualistes

Les personnes issues de cultures individualistes ou indépendantes ont tendance à se considérer du point de vue de la première personne, tandis que celles issues de cultures collectivistes ou interdépendantes adoptent généralement un point de vue à la troisième personne.

Pendant la pandémie de COVID-19, lorsque les gens adoptent le point de vue des autres ou de la société en général, ils peuvent être enclins à appliquer des règles de distanciation sociale. D’autre part, si une personne donne la priorité à ses propres besoins et à ses objectifs personnels plutôt qu’à l’intérêt collectif, elle pourrait être plus encline à enfreindre les ordres de confinement. On s’attend donc à ce que l’individualisme soit corrélé à une moindre tendance à respecter les règles de distanciation sociale.

Ou le contraire ?

Les personnes plus individualistes peuvent être plus enclines à suivre les règles de distanciation sociale que les personnes plus collectivistes. Les personnes collectivistes peuvent avoir du mal à résister aux demandes d’amis, de membres de la famille ou de supérieurs hiérarchiques de les rencontrer ou de retourner au travail malgré les ordres de confinement.

Les personnes individualistes sont susceptibles de se conformer aux règles de distanciation sociale dans l’intérêt de leur propre sécurité. Cette autre prédiction suggère que l’individualisme est associé à une plus grande conformité de la distanciation sociale pendant la pandémie de COVID-19.

L’axe « Changer d’échelle » : Micro vs Macro

L’individualisme au niveau micro est la construction clé, les valeurs personnelles des individus étant le principal moteur de leur comportement de distanciation sociale. Les résultats au niveau macro peuvent être de simples agrégats de phénomènes au niveau individuel ; l’individualisme au niveau macro peut conduire les habitants d’une région à suivre la même éthique. Des effets à la fois au niveau micro et macro peuvent influencer le comportement de distanciation sociale, mais les études n’ont pas été en mesure d’évaluer indépendamment les deux effets.

Des limitations

La recherche doit encore explorer les mécanismes qui sous-tendent la relation entre l’individualisme et l’adhésion aux règles de distanciation sociale. Quatre mécanismes potentiels seront explorés dans cette recherche : le souci de soi, le souci des autres, la motivation pour le respect des normes et l’optimisme à propos de la pandémie. Les études antérieures souffrent de limitations telles que le biais potentiel des variables omises, ainsi que des choix d’analyse des données axées sur les premiers stades de la pandémie.

Aussi, en résumé, la conclusion des auteurs

Leur recherche suggère que les valeurs culturelles ont des répercussions sur le comportement, même lors d’un événement unique comme une pandémie. Les personnes, les régions et les pays plus individualistes auront probablement plus de mal à répondre aux ordres du gouvernement.

L’individualisme américain peut expliquer pourquoi les États-Unis ont eu du mal à juguler la pandémie de COVID-19 par rapport à d’autres pays au développement similaire. Et finalement, l’individualisme croissant dans le monde est le signe d’une possible difficulté à enrayer les futures pandémies.