La première impression…

Voilà une étude qui devrait faire réfléchir dans les cabinets de recrutement et les tests de recrutement : La première impression est souvent la mauvaise !

Plusieurs facteurs apparaissent comme décisifs , au quotidien quand on rencontre pour la première fois une personne, mais aussi dans un entretien d’embauche :

1 – Se détendre en tant que recruteur

votre humeur juste avant la rencontre : L’étude montre et démontre très clairement par le biais d’un simple amorçage sémantique sur des mots soit à connotation positive, soit négative que appréciation de la nouvelle personne est biaisée. Mauvaise humeur = mauvaise 1ere impression.

  1.  2 – Standardiser

C’est fou, mais l’ordre des adjectifs qualifiant ou présentant une personne (sur un CV par exemple) a une incidence réelle sur la perception et la représentation de cette dernière. Autrement dit, changer l’ordre des éléments de présentation et la perception de sa personnalité sera différente !

C’est fou…

La solution : au moins dix minutes avant de prononcer un avis, une évaluation, le temps d’estomper l’influence de ces processus.

Méfiez-vous de vos premières impressions, elles viennent de vous …

 

Etude : A.Todorov – Face Value : The irresistible influence of first impression  – 2017
A.DEmarais & V.White – First impressions : what you don’t know about how others see you – 2005

Profil de Cadre Supérieur

Dans le cadre de nos recherches en termes de recrutement, nous nous sommes penchés sur une frange particulière des catégories socio-professionnelles, à savoir les Cadres et assimilés.

La méthode employée fut simple sans être simpliste :

  1. Nous avons listé toutes les moyennes des 135 questions du test en les séparant par CSP.
  2. Nous avons créé un groupe « Cadre Supérieur » comprenant tous les Cadres et les Chefs d’entreprise.
  3. Nous avons comparé les écarts de ce groupe avec les moyennes générales des autres CSP

Une question est notée de 1 à 4 (Oui à Non), nous avons donc extrait toutes les questions où le groupe « Cadre Supérieur » s’écarte en valeur absolue de 0.20 et plus de la moyenne générale.

A notre grand étonnement, ce n’est pas moins de 38 questions qui ressortent avec des écarts allant jusqu’à 0.51 pts.

Aussi, nous avons mis au point un indicateur utilisant ces 38 questions et généré les moyennes de ce nouveau benchmark sur l’ensemble de la base. Les résultats sont très explicites :

MOYENNES PAR AGES

Hommes (100000) 48 44 Femmes (100000)
Hommes 16-18 (40251) 44 39 Femmes 16-18 (95386)
Hommes 18-25 (100000) 47 43 Femmes 18-25 (100000)
Hommes 25-35 (52504) 52 48 Femmes 25-35 (72510)
Hommes 35-45 (24755) 55 52 Femmes 35-45 (31578)
Hommes 45-55 (12466) 56 53 Femmes 45-55 (15536)
Hommes 55+ (4607) 54 52 Femmes 55+ (4046)

MOYENNES PAR METIERS

CATEGORIE Hommes Femmes
Cadres (informatique, télécoms) 54 (10959) 51 (4421)
Cadres autres secteurs 58 (21085) 54 (18228)
Chefs d’entreprises 56 (5610) 53 (3028)
Professions libérales 54 (5987) 51 (6867)
Professions intellectuelles, artistiques 50 (5685) 48 (9911)
Chercheurs ou médecins des hôpitaux 53 (1831) 48 (2798)
Enseignants ou personnels de la santé 51 (5678) 48 (19364)
Etudiants 46 (90189) 42 (100000)
Collégiens-Lycéens 43 (50449) 39 (100000)
Agriculteurs exploitants 48 (1266) 42 (2242)
Ouvriers spécialises ou agricoles 50 (7790) 44 (3293)
Artisans 49 (3315) 45 (2853)
Commercants et assimilés 50 (4228) 46 (6533)
Employés (informatique, télécoms) 50 (7863) 47 (7685)
Employés de la fonction publique 52 (12904) 47 (21534)
Employés des entreprises 50 (24570) 47 (46546)
Retraités, pré-retraités 52 (2510) 48 (2820)
Chomeurs et inactifs 46 (18143) 43 (33069)

Observations

La première chose remarquable est la différence presque systématique de 3 à 4 points entre les hommes et les femmes sur cet indicateur.

La deuxième chose remarquable est que cet indicateur a un écart de 10 points avec la moyenne générale ce qui est de l’ordre de l’exceptionnel.

En Test de recrutement

De toute évidence, cet indicateur est la confirmation que les Cadres Supérieurs sont une catégorie « à part » qui doit être traitée en tant que telle.

C’est un esprit, un ensemble de comportements et d’attitudes qui sont identifiables.

Notez que nous regrettons de ne pas pouvoir raisonnablement vous faire part des 38 questions pour des raisons évidentes de copie.

Sur les résultats de votre test de personnalité

Nous avons ajouté le score dans la partie « Scores supplémentaires » qui est soumise à péage étant donné son caractère d’avant-garde et sa valeur ajoutée.

Différences entre Cadres et Employés – part 3

Rappel : Notre base de données contient 640 000 observations x 131 items(questions) sur 12 ans, qualifiée âge, genre, CSP
Voir les comptages par CSP

Cet article fait suite à Différences entre Cadres et Employés – part 2

 

Nous continuons notre exploration des caractéristiques particulières des Cadres.

Nous avons trouvé des résultats étranges qui sortent un peu de notre approche opposant Cadres et Employés, mais qui ont le mérite de susciter une belle réflexion.

La question 249 :  » Je m’echauffe en parlant « 

Variations par rapport à la moyenne par CSP
(OUI=1pt, NON=4pts, moyenne=2.65 soit « non »)

Cadres (informatique, télécoms) -0.02
Cadres autres secteurs -0.03
Chefs d’entreprises -0.14
Professions libérales -0.13
Professions intellectuelles, artistiques -0.19
Chercheurs ou médecins des hopitaux -0.11
Enseignants ou personnels de la santé -0.12
Etudiants 0.01
Collégiens-Lycéens 0.04
Agriculteurs exploitants -0.04
Ouvriers spécialises ou agricoles 0.04
Artisans -0.04
Commercants et assimilés -0.06
Employés (informatique, télécoms) 0.00
Employés de la fonction publique 0.00
Employés des entreprises 0.03
Retraités, pré-retraités -0.42
Chomeurs et inactifs 0.01

Observations : il est important de noter que la moyenne totale de cette question est de 2,65 points. Autrement dit, la moyenne des personnes testées « ne s’échauffe pas en parlant ».
Bien que ce ne soit pas notre sujet, nous observons que ce sont les retraités et préretraités qui montrent la plus grosse variation avec -0,42 de différence, ce qui les amène à la réponse opposée, c’est-à-dire « oui je m’échauffe en parlant ».

Interprétation

Cette question n’est pas compliquée à comprendre, elle n’a pas de double sens.

Ce qui a attiré notre attention, c’est que les Cadres sont ici significativement différents des Chefs d’entreprise et Professions libérales. C’est une des rares questions où c’est le cas. En effet, sur les 131 questions que compte le test de personnalité, nous observons régulièrement des variations synchronisées entre les postes à responsabilités et les autres.
En d’autres termes, souvent, les Cadres et les Chefs d’entreprise ont des moyennes proches. Or, ce n’est pas le cas ici.

Ce qui nous paraît étonnant ici, ce n’est pas que les professions intellectuelles et artistiques soient plus enclins à s’échauffer en parlant, c’est que les chefs d’entreprise et professions libérales le soient et pas les Cadres.

Conclusion

Si nous partons du principe que le fait de s’échauffer en parlant est l’expression d’une certaine exaltation, voire d’une passion, alors nous observons que la différence subtile entre les cadres et les chefs d’entreprise est justement ce supplément d’âme.

Peut-être est-ce là une des différences fondamentales entre un Cadre et un Chef d’entreprise, un degré de passion supplémentaire, l’expression de la différence entre faire pour soi et faire pour les autres.

Nous notons aussi, qu’il est possible de renverser l’interprétation de la question, en disant que les cadres se maîtrisent plus que les chefs d’entreprise…

Trouver le Grand Amour

C’est l’été, c’est les vacances…

Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui font des tests de personnalité juste pour passer le temps, parce qu’ils s’ennuient fermement au travail et qu’ils ont un léger doute sur leur santé mentale.

Certes, ce n’est pas notre métier que de faire des tests genre « suis-je fait pour l’amour », « suis-je prêt à maigrir », « suis-je intelligent, beau et promis à la gloire » etc.

Mais là, au détour d’une conversation avec un jeune homme de notre équipe, qui dans un moment de relâchement nous a confié les affres de sa solitude, nous lui avons développé un outil « comme dans les magazines », mais avec des vrais chiffres.

L’objectif était de lui redonner espoir sur ses possibilités de trouver la personne idéale en cherchant dans notre base de données selon ses critères. Ainsi,  l’outil calcule le pourcentage de personnes susceptibles d’être son « Grand Amour ».

Dès le premier essais, il est tombé à moins de 2%, tous métiers confondus. Autant vous dire que nous nous sommes tous regardé un peu embarrassés. 2% c’est peu. 2% c’est pas gagné …

Du coup, trouvant cet outil plutôt amusant, nous avons décidé de le mettre en ligne.

Pour le recrutement et les RH, vous aurez compris qu’il est possible de détourner l’utilisation de l’outil évidemment …

Alors n’hésitez pas regardez vos chances de Trouver la personne idéale

 

PS: oui, nous stockons toutes les requêtes pour une étude ultérieure 

 

 

Différences entre Cadres et Employés – part 2

Rappel : Notre base de données contient 640 000 observations x 131 items(questions) sur 12 ans, qualifiée âge, genre, CSP
Voir les comptages par CSP

Cet article fait suite à Différences entre Cadres et Employés – part 1

 

A la suite de notre petite découverte anecdotique, nous avons voulu en savoir un peu plus sur les différences entre les cadres et les employés. Plus exactement, nous avons regardé s’il n’y aurait pas une question qui serait particulièrement « typique » des cadres et chefs d’entreprise comparés au « reste du monde » . Et devinez quoi ? Il y en a une belle.

La Question 251 : Un changement en perspective m’angoisse

Variations par rapport à la moyenne par CSP
(OUI=1pt, NON=4pts, moyenne=2.51 soit « neutre »)

Cadres (informatique, télécoms)      0.25
Cadres autres secteurs      0.36
Chefs d’entreprises      0.31
Professions libérales      0.18
Professions intellectuelles, artistiques      0.17
Chercheurs ou médecins des hopitaux      0.03
Enseignants ou personnels de la santé –   0.04
Etudiants –   0.01
Collégiens-Lycéens –   0.07
Agriculteurs exploitants –   0.08
Ouvriers spécialises ou agricoles –   0.03
Artisans –   0.00
Commercants et assimilés      0.02
Employés (informatique, télécoms)      0.01
Employés de la fonction publique –   0.00
Employés des entreprises      0.00
Retraités, pré-retraités      0.03
Chomeurs et inactifs –   0.13

Observations : Il est très important de noter qu’avec un score moyen de 2.51, les variations font passer les réponses de « oui » à « non ».

Autrement dit, nous observons de façon claire et nette que les Cadres et Chefs d’entreprise Ne sont PAS angoissés par un changement de perspective
alors que les Chômeurs et inactifs le sont particulièrement

Interprétation

Cette question n’a pas de double sens. Elle est simple à comprendre.

Il semble donc que la caractéristique majeure de ces catégories professionnelles soit d’être pourvue d’une insensibilité émotive à l’éventualité d’un changement.

Autrement dit, si nous considérons qu’une émotion  de peur est un frein à l’action (ce qui est certainement discutable et un peu plus complexe dans les détails), alors nous pouvons estimer que cette insensibilité est la cause ou conséquence d’une capacité d’adaptation hors moyenne, c’est-à-dire une capacité à réagir pleinement à un changement.

Une fois de plus il est important de noter que cette attitude ne permet pas de dire si l’individu s’adapte effectivement adéquatement aux changements. Nous observons simplement que les Cadres et Chefs d’entreprise ne ressentent par défaut pas de peur à l’idée d’un changement. Plus que cela, avec 0.30 pts de différence, cette caractéristique est considérable.

Nous notons au passage le chiffre étonnant des « agriculteurs exploitants » qui mériterait certainement une analyse particulière. Hypothèse: Le changement est alors avant tout un changement de météo, c’est-à-dire une perte d’exploitation ?

En terme de recrutement

Il semble que pour un poste à responsabilité, la peur du changement soit hors moyenne et donc à creuser. En effet, s’il est « normal » pour un postulant d’avoir cette capacité à l’adaptation, il est à vérifier que le stress généré par un changement n’est pas aussi  un moteur  à l’adaptation, à la rigueur etc.

Donc, les cas qui posent question sont les Cadres et Chefs d’entreprise qui ont peur du changement. Cela n’en fait pas des incompétents pour autant, il faut simplement corréler cette question avec d’autres pour vérifier si cette émotion est bloquante ou pas.

En terme de psychologie

Cette approche par catégorie professionnelle doit attirer votre attention sur les mêmes cas particuliers en considérant que :

  • Les postes à responsabilités répondent significativement « Non », pas d’anxiété d’anticipation.
  • Les autres métiers sont non-signifiants
  • Le cas des Agriculteurs est certainement une conséquence du métier plus qu’une sensibilité psychologique (la cause et l’effet du trait anxiogène sont plus compliqués à déterminer)
  • Idem chômeurs.

 

Commentaires et questions, n’hésitez pas.

Différences entre Cadres et Employés – part 1

Rappel : Notre base de données contient 640 000 observations x 131 items(questions) sur 12 ans, qualifiée âge, genre, CSP
Voir les comptages par CSP

 

Il arrive souvent qu’au détour d’une tâche, on fasse une découverte qui n’a rien à voir avec ce qu’on était en train de faire.

Alors que nous travaillons sur la mise au point d’un algorithme de profilage automatique , nous avons remarqué une disparité étrange sur une question.

Il s’agit de la question 12 : J’ai des regrets (Ne pas avoir fait quelque chose)

et du coup aussi, la question 5 : J’ai des remords (Avoir fait quelque chose qu’on aurait préféré éviter) , qui est parfaitement corrèlée.

Un indicateur simple pour le recrutement ?

Variations par rapport à la moyenne par CSP sur : 12 : J’ai des regrets (Ne pas avoir fait quelque chose)
(OUI=1pt, NON=4pts, moyenne=1.9 soit « plutôt oui »)

Cadres (informatique, télécoms)      0.31
Cadres autres secteurs      0.43
Chefs d’entreprises      0.34
Professions libérales      0.25
Professions intellectuelles, artistiques      0.27
Chercheurs ou médecins des hopitaux      0.17
Enseignants ou personnels de la santé      0.15
Etudiants –   0.01
Collégiens-Lycéens –   0.19
Agriculteurs exploitants –   0.07
Ouvriers spécialises ou agricoles –   0.06
Artisans      0.02
Commercants et assimilés      0.05
Employés (informatique, télécoms)      0.09
Employés de la fonction publique      0.08
Employés des entreprises      0.09
Retraités, pré-retraités      0.03
Chomeurs et inactifs –   0.08

La question 5 contient le même genre de variations.

Donc, ce qui se voit clairement, c’est que les CSP+ sont au minimum 0.15 pts au dessus de la moyenne, et 0.30 pour les cadres et chefs d’entreprise.

Ce sont des différences plus que non-négligeables.

Interprétation

La question 12 reflète 2 comportements simultanés qui doivent être séparés par le biais d’autres questions :

  1. « J’ai des regrets » : parce que je ne suis jamais dans l’action et dans l’initiative
  2. « Je n’ai pas de regrets » : parce que je ne fais jamais l’analyse émotionnelle de ce que j’aurai pu faire ou pas

Il faut faire très attention au fait que les motivations de réponses ne sont pas sur le même plan.

Ainsi, on ne sait pas, a priori, si les Cadres et Chefs d’entreprise ont nettement moins de regrets parce qu’ils sont systématiquement plus dans l’action et l’initiative, ou si c’est parce qu’ils font moins soumis à cette « culpabilité » envers soi-même sur quelque chose de passé.

Autrement dit, on ne peut pas trancher sur ces 2 questions (remords et regrets) la cause psychologique. Par contre, il est à présent de l’ordre du fait que Cadres et Chefs d’entreprise, et plus globalement l’ensemble des postes à responsabilité, montrent une nette différence  sur ces 2 questions.

 

Pour les responsables des ressources humaines

La prochaine fois que vous poserez des questions à vos postulants, pensez à leur demander s’ils ont des regrets ou des remords, dans la vie en général  !
Les CSP- répondent plutôt oui, les CSP+ répondent plutôt neutre ou non

Ce sont deux questions centrales du rapport à l’action, l’initiative, le scrupule, la gestion de l’echec, le fatalisme etc.

La vraie difficulté sera de définir si le postulant n’as pas de regrets parce qu’il est tout le temps dans l’action ou si c’est parce qu’il ne fait pas (ou n’est pas sensible à) ce processus d’analyse du passé. Dans le premier cas, cela indiquera une force dynamique, dans le deuxième une « absence de scrupules ». Il y a fort à parier que ce soit souvent un peu des deux .