La crise de la quarantaine

Rappel : Notre base de données contient 640 000 observations x 131 items(questions) sur 12 ans, qualifiée âge, genre, CSP

C’est à l’occasion d’une petite analyse que nous avons remarqué sur les 131 questions, en triant les moyennes selon l’âge, que certaines réponses passent du « oui » au « non », et inversement, entre les 25-35 ans et les 35-45 ans.

Nous avons donc décidé de creuser un peu plus, et les chiffres sont éloquents

La liste des 10 questions du test de personnalité

Voici la liste des questions dont les réponses moyennes changent de nature à l’âge de 35-45 ans

Passe de « oui » à « non » à la quarantaine :

254 : Je suis fréquemment obsédé par des doutes sur des choses sans importance
265 : Je suis souvent indécis
266 : J’hésite longtemps avant d’agir
312 : Je suis très ambitieux
315 : Je suis jaloux dans mes affections et amitiés
330 : Je surveilles mes gestes, mon ton de voix
39 : Je regarde beaucoup la télévision.

Passe de « non » à « oui » à la quarantaine :

263 : Je fais ce que j’ai à faire tout de suite, je ne remets pas à demain
282 : J’ai horreur de ce qui est habituel et prévu d’avance
326 : Les formes sensibles ne sont qu’un renseignement

Observations et interprétation

Voici le tableau extrême de la « crise de la quarantaine » brossé dans un langage moins protocolaire que d’habitude, mais plus explicite:

La personne atteignant la quarantaine ne fait plus dans le détail, elle n’est plus sensible à des « petits rien » (326,254) . Elle acquière une certaine confiance en soi (265,266) bien qu’il soit difficile de dire si c’est par expérience au sens « compétence » du terme ou par « lassitude ». Quoi qu’il en soit, clairement, la crise de la quarantaine ressemble à « Ne plus se prendre la tête », c’est-à-dire une sorte de lâché-prise  d’hyper-vigilance et/ou de respect de normes (330,282) .

Création d’un indice « Quadra »

A présent que nous avons identifié un profil correspondant à la crise de la quarantaine et aux 10 questions qui l’expriment, nous avons essayé, pour vérifier, de créer un indice (score sur 100 points) basé sur ces questions. En voici les résultats sur un échantillon des 10 000 derniers tests de personnalité effectués :

Hommes 16-18 (441) 42.34 40.3 Femmes 16-18 (1043)
Hommes 18-25 (1505) 43.37 41.02 Femmes 18-25 (2205)
Hommes 25-35 (870) 46.79 45.58 Femmes 25-35 (1218)
Hommes 35-45 (373) 52.09 52.53 Femmes 35-45 (555)
Hommes 45-55 (222) 55.51 56.37 Femmes 45-55 (300)
Hommes 55+ (80) 53.4 58.13 Femmes 55+ (111)

L’indice semble donc bien fonctionner puisqu’il passe la barre moyenne de 50 points sur la tranche d’âge des quadragénaires.

Conclusion

Nos chiffres sont clairs et nets, la crise de la quarantaine consiste à d’un coup dire : « Je m’en fous, je fais ce que je veux et je vais pas m’emmerder avec ça; quant au reste, c’est pas bien grave »

Nous intégrerons bientôt cet indice à la fiche de personnalité, bien que son utilité soit toute relative… Disons qu’il sera peut-être amusant de créer une indice « Diagnostique de crise de la quarantaine »

Il est à noté que nous avons observer quelques questions qui changent aussi de la même façon à la cinquantaine, ce qui fera l’objet d’un autre article.

 

Note : Cette analyse et son utilisation commerciale directe ou indirecte est soumise à copyright.

 

 

Trouver une methode de profilage automatique

Rappel: 640 000 observations sur 131 items sur 12 ans , tous âges, sexe, CSP

Il s’agit ici d’une réflexion à voix haute sur une problématique qui nous occupe. Les commentaires sont donc bienvenus.

Les données du problème

L’objectif est qu’à l’issue du test, les résultats permettent de dire si le profil de la personne correspond à une catégorie professionnelle. Autrement dit, de pouvoir dire à un employé qu’il a le profil d’un cadre, ou à un cadre qu’il a le profil d’un chômeur. (un peu d’humour noir …. 🙂 )

Le plus simple étant de prendre un exemple, nous nous baserons sur les « cadres du secteur informatique ».

La première étape est donc de repérer si les « cadres du secteur informatique » répondent différemment des autres catégories professionnelles et, en les rassemblant, générer un indicateur.

Empirique

Nous avons généré toutes les moyennes des 131 questions par catégorie professionnelle. Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons les rendre public.

Pour autant, nous pouvons sortir quelques chiffres, pour le moins, étonnants.

Pour l’exemple qui nous préoccupe, la Q1 « Je fais attention à ma façon de m’habiller «  marque une différence !

Les cadres du secteur informatique ont une moyenne de 1.93 pts (de 1 à 4. oui =1 , non =4, neutre =2.5)

et les cadres « autres secteurs » ont une moyenne de 1.73 pts.

C’est une différence énorme ! Elle s’interprète facilement : Les cadres du secteur informatique font moins attention à leur façon de s’habiller que les autres. (En cela… pas de commentaires 🙂 )

Oui, mais comment le repérer ? :

– Avec une moyenne de 1.93 pt, nous sommes sur une réponse de type « plutôt oui » , mais avec 1.73 pts aussi ! Nous ne pouvons donc pas repérer sur cette simple question la différence entre les personnes.

Passer outre la méthode classique

La méthode classique la plus simple (que nous utilisons sur d’autres types de résultats au test) consiste à attribuer des points suivant la réponse. L’incrément est linéaire, par exemple : oui = 10pts, plutôt oui=6.5pts, plutôt non=2.5 pts et non=0pts.

Puis de créer un indicateur en moyenne de différentes questions suivant leur importance. Par exemple ( Q1 x 2 + Q123 x5 + Q321 x1 ) / 8 = résultat

Mais dans notre problème, cette méthode sera difficile à mettre en place car elle ne reflète pas « les tendances » par profils. Elle nous oblige à tout faire reposer sur l’importance des questions.
Autrement dit, il y a une sorte de perte d’information dans l’équation que nous serons condamné à essayer de recréer.

La conclusion s’impose : Nous devons trouver un moyen de refléter les différences de profils dans la cotation des réponses.

Autrement dit, nous devons trouver une méthode d’attribution des points non-linéaire et fonction des différences de moyennes.

La nouvelle méthode que nous allons tester

Soit les cadres du secteur informatique avec une moyenne à la Q1 de 1.93 pts , soit 0.25 > à moyenne générale (1.68)

Soit les cadres autres secteurs avec une moyenne à la Q1 de 1.73 pts, soit 0.05 > à moyenne générale

Nous partirons du principe que pour un cadre informatique, le fait de « ne pas faire attention à la façon de s’habiller » est plus courant que pour les autres (sauf les retraités qui montent à 2.09…)

aussi, au lieu d’attribuer la Q1 de la forme 10->6.5->2.5->0, nous coterons la Q1 de la forme 0->10->10->10 , et nous donnerons à cette question un facteur de 25 (écart x 100)

En d’autres termes, nous devons, dans le score final, prendre en compte que pour un cadre informatique, il n’est pas « normal » de faire très attention à la façon de s’habiller, alors que cela peut l’être dans toutes les autres catégories professionnelles.

Autrement dit, la formule finale, appliquée aux 131 questions du test de personnalité, sera composée de ( Ecart_moyenne_totale x 100) x poids + etc.

TODO (à faire)

  1. Ecrire un programme qui établis automatiquement l’équation
  2. vérifier que l’équation donne bien un score nettement différent que les autres CSP
  3. vérifier le taux de positifs sur 100 000 fiches

A suivre …