Réflexions sur l’amorçage sémantique et les tests psychologiques

Connaissez-vous l’amorçage sémantique ? De nombreuses études ont été publiées sur ce sujet.

Le principe en est très simple, il repose sur le fait que la répétition de X mots du même domaine sémantique a une influence non-négligeable sur la psychologie du sujet pour un temps Y.

Par exemple, il a été démontré que si on demande à une personne de nous trouver le plus de mots possible autour des notions de « vérité » et « honnêteté », elle est, par la suite, significativement plus prompte à dire la vérité sur d’autres questions qui n’ont rien à voir.

Dans un autre domaine, il a été montré que le vocabulaire des personnes est moins étendu après avoir vu un film d’horreur qu’une comédie.

Bref, vous l’aurez compris, l’amorçage sémantique c’est un vecteur d’influence.

Quel rapport avec les tests psychologiques ?

Simple : Dans les tests de type « boite à chaussure » les personnes lisent avec attention un rapport listant tous les traits de sa personnalité sur le ton lyrique des discours horoscopiques, c’est-à-dire de la paraphrase en veux-tu en voilà.

Pour avoir fait l’exercice de résumer toutes les interprétations possibles des typologies MBTI et autres Socionique, une chose apparaît avec évidence: toutes ces descriptions ont été construites de la même façon : broder autour de 2 ou 3 notions en les déclinant à toutes les sauces, en amour, en travail, en santé, à la tienne Etienne.

Et voilà donc la situation : on a une personne qui lit X paragraphes, utilisant en plus le « vous êtes »,  c’est-à-dire, a priori, le présupposé accepté que les adjectifs des paragraphes s’appliquent à elle !

Les conséquences logiques

Les descriptions de types de personnalité sont de fabuleux amorçages sémantiques !

Si le type donné correspond à l’image que la personne a d’elle-même, il s’agira d’un merveilleux exercice de renforcement. Dans le cas contraire, si les résultats sont à côté de la plaque, il s’agira d’une sorte de remise en question par reprogrammation.

Le plus rigolo dans tout ça, c’est que les personnes font des tests pour essayer de faire le point et avancer.

Or, si on considère l’amorçage sémantique, de toute évidence, ce sont les tests les moins performants et perspicaces qui ont le plus de chance d’amener et d’aider la personne à remettre en question certains de ses traits !

Aussi, si  une personne autour de vous a fait un test psychologique pertinent, sachez qu’a priori elle devrait être particulièrement elle-même pendant 2 ou 3 jours !

Finalement, les personnes devraient répondre aux questions des tests selon ce qu’elles voudraient être et non ce qu’elle pense qu’elles sont…

Amusant non ?

Le pire, c’est que cela nous a donné une idée … qui passera par une commission d’éthique sur le thème  » la fin justifie-t-elle les moyens? « . Y a de l’expérience dans l’air !

A suivre !

Trouver une methode de profilage automatique

Rappel: 640 000 observations sur 131 items sur 12 ans , tous âges, sexe, CSP

Il s’agit ici d’une réflexion à voix haute sur une problématique qui nous occupe. Les commentaires sont donc bienvenus.

Les données du problème

L’objectif est qu’à l’issue du test, les résultats permettent de dire si le profil de la personne correspond à une catégorie professionnelle. Autrement dit, de pouvoir dire à un employé qu’il a le profil d’un cadre, ou à un cadre qu’il a le profil d’un chômeur. (un peu d’humour noir …. 🙂 )

Le plus simple étant de prendre un exemple, nous nous baserons sur les « cadres du secteur informatique ».

La première étape est donc de repérer si les « cadres du secteur informatique » répondent différemment des autres catégories professionnelles et, en les rassemblant, générer un indicateur.

Empirique

Nous avons généré toutes les moyennes des 131 questions par catégorie professionnelle. Pour des raisons de confidentialité, nous ne pouvons les rendre public.

Pour autant, nous pouvons sortir quelques chiffres, pour le moins, étonnants.

Pour l’exemple qui nous préoccupe, la Q1 « Je fais attention à ma façon de m’habiller «  marque une différence !

Les cadres du secteur informatique ont une moyenne de 1.93 pts (de 1 à 4. oui =1 , non =4, neutre =2.5)

et les cadres « autres secteurs » ont une moyenne de 1.73 pts.

C’est une différence énorme ! Elle s’interprète facilement : Les cadres du secteur informatique font moins attention à leur façon de s’habiller que les autres. (En cela… pas de commentaires 🙂 )

Oui, mais comment le repérer ? :

– Avec une moyenne de 1.93 pt, nous sommes sur une réponse de type « plutôt oui » , mais avec 1.73 pts aussi ! Nous ne pouvons donc pas repérer sur cette simple question la différence entre les personnes.

Passer outre la méthode classique

La méthode classique la plus simple (que nous utilisons sur d’autres types de résultats au test) consiste à attribuer des points suivant la réponse. L’incrément est linéaire, par exemple : oui = 10pts, plutôt oui=6.5pts, plutôt non=2.5 pts et non=0pts.

Puis de créer un indicateur en moyenne de différentes questions suivant leur importance. Par exemple ( Q1 x 2 + Q123 x5 + Q321 x1 ) / 8 = résultat

Mais dans notre problème, cette méthode sera difficile à mettre en place car elle ne reflète pas « les tendances » par profils. Elle nous oblige à tout faire reposer sur l’importance des questions.
Autrement dit, il y a une sorte de perte d’information dans l’équation que nous serons condamné à essayer de recréer.

La conclusion s’impose : Nous devons trouver un moyen de refléter les différences de profils dans la cotation des réponses.

Autrement dit, nous devons trouver une méthode d’attribution des points non-linéaire et fonction des différences de moyennes.

La nouvelle méthode que nous allons tester

Soit les cadres du secteur informatique avec une moyenne à la Q1 de 1.93 pts , soit 0.25 > à moyenne générale (1.68)

Soit les cadres autres secteurs avec une moyenne à la Q1 de 1.73 pts, soit 0.05 > à moyenne générale

Nous partirons du principe que pour un cadre informatique, le fait de « ne pas faire attention à la façon de s’habiller » est plus courant que pour les autres (sauf les retraités qui montent à 2.09…)

aussi, au lieu d’attribuer la Q1 de la forme 10->6.5->2.5->0, nous coterons la Q1 de la forme 0->10->10->10 , et nous donnerons à cette question un facteur de 25 (écart x 100)

En d’autres termes, nous devons, dans le score final, prendre en compte que pour un cadre informatique, il n’est pas « normal » de faire très attention à la façon de s’habiller, alors que cela peut l’être dans toutes les autres catégories professionnelles.

Autrement dit, la formule finale, appliquée aux 131 questions du test de personnalité, sera composée de ( Ecart_moyenne_totale x 100) x poids + etc.

TODO (à faire)

  1. Ecrire un programme qui établis automatiquement l’équation
  2. vérifier que l’équation donne bien un score nettement différent que les autres CSP
  3. vérifier le taux de positifs sur 100 000 fiches

A suivre …

 

 

 

 

 

Ajout de champs statistiques

Champ « signe astrologique »

Nous nous préparons à tordre le cou (ou pas) à une idée reçue : les variations selon les signes Astrologiques. Nous rendrons les moyennes publiques quand chaque signe aura récolté au moins 1000 observations.

Champ « Parfum »

Dans le cadre de notre recherche sur les objets qui reflètent la personnalité humaine, nous avons pensé aux parfums. Cette étude demandera un gros travail de traitement sémantique car les utilisateurs ont tendance à écrire n’importe comment.

Champ « adjectif qualificatif »

Nous cherchons à rapprocher le langage et les chiffres. Après une accumulation de données conséquente, nous comptons tester des algorithmes de qualification à partir des chiffres. Autrement dit, pouvoir dire « vous êtes ceci » uniquement à partir des données.