Différence entre les hommes et les femmes

Travaux préliminaires

Base 640 000 observations sur 12 ans – fichedepersonnalite.com – LAINE Pierre-jean

 

Introduction

Soyons clair, sur le sujet, tout a été dit. Tout ou presque. Notre propos est ici d’aborder cette question de la différence ou de la similarité des genres par le biais de notre base de données.

Autrement dit, comment s’expriment les différences entre les hommes et les femmes sur 12 ans de collecte de donnée (640 000 observations) et 131 questions (item) ?

Le système de notation : les valeurs vont de 1 (oui) à 4 (non), la moyenne neutre est donc de 2.5

Première passe :

Nous avons simplement, pour chacune des questions, regardé la valeur absolue de la différence de score entre les hommes et les femmes, tous âges, toutes CSP, et ce, par année et mois, de 2001 à 2014

Résultats :

  • 62 questions ont un écart moyen négligeable inférieur à 0.10 points
  • 28 questions ont un écart moyen supérieur à 0.20 points
  • 9 questions (sur les 28) ont un écart moyen supérieur à 0.30 points

Nous pourrions penser, d’emblée, qu’il y a donc une différence notable entre les genres. Pour autant, ce n’est pas aussi simple que cela.

Il a déjà été prouvé et rabâché que certaines fonctions (motrices par exemples) sont différentes entre les sexes. Ce qui nous intéresse est plutôt de l’ordre des différences psychologiques.

Est-ce à dire que nous allons étudier les questions une par une pour analyser et évaluer leur pertinence sur le sujet qui nous préoccupe ? Non. Il y a plus simple à faire.

Nous allons tester une hypothèse :

S’il est vrai que petit à petit, dans nos pays francophones, culturellement, la différence entre les hommes et les femmes s’amenuise, alors, sur 12 ans, nous devrions retrouver l’amenuisement de cet écart. Plus que cela, nous devrions être en mesure, théoriquement, de définir un indicateur d’égalité.

Autrement dit, nous devrions être en mesure d’identifier :

  • GROUPE 1 : Les questions qui ont un écart faible et invariant, c’est-à-dire les sujets sur lesquels ni la culture, ni la physiologie n’a d’incidence.
  • GROUPE 2 : Les questions qui ont un écart important, mais une faible variation. Ces questions seront donc directement liées aux différences physiologiques entre les sexes
  • GROUPE 3 : Les questions qui ont un écart important, et qui ont des variations importantes dans le temps. Ces questions seront donc les sujets sur lesquels les différences entre hommes et femmes sont imputables à la culture et au contexte

 

Observations

Groupe 1 : Faible écart (NEC), faibles variations (NV)

NEC NV

2001

   0.01

2002

             0.01

2003

             0.02

2004

             0.01

2005

             0.02

2006

             0.02

2007

             0.02

2008

             0.02

2009

             0.02

2010

             0.02

2011

             0.01

2012

             0.01

2013

             0.02

2014

             0.01

clip_image002

Ce groupe est indexé sur la moyenne de 23 questions avec variation d’écart moyen (écart type) inférieur à 0.02 par mois, et écart moyen total inférieur à 0.10

Analyse :  Nous constatons que, même si l’indice change sensiblement pour les femmes et les hommes, l’écart lui, reste stable.

Nous pouvons donc en déduire 2 conclusions a priori :

  • Les 23 questions représentent un indice qui subit des variations chez les femmes et chez les hommes séparément depuis 2012 /2013. Nous ne pouvons rien dire de la cause de ses variations.
  • Les variations de cet indice n’ont aucun impact sur l’écart entre les hommes et les femmes. Les deux sexes varient avec la même amplitude.

Donc, cet ensemble de 23 questions semble être un bon indicateur de la similarité invariante entre les genres.

 

Groupe 2 : Grand écart (GDEC), faibles variations (NV)

GDEC NV

2001

             0.06

2002

             0.04

2003

             0.06

2004

             0.05

2005

             0.06

2006

             0.06

2007

             0.06

2008

             0.05

2009

             0.04

2010

             0.05

2011

             0.05

2012

             0.04

2013

             0.05

2014

             0.05

clip_image004

Ce groupe est indexé sur la moyenne de 11 questions avec variation d’écart moyen inférieur ou égal à 0.02 par mois, et écart moyen total supérieur à 0.20

Analyse :  Nous constatons que cet indice change sensiblement pour les femmes et les hommes en 2012/2013. Cette variation n’a pas d’impact sur les variations d’écarts.

Cet indicateur est censé représenter les différences irréductibles (donc physiologiques) entre les hommes et les femmes, et être invariant.

Groupe 3 : Grand écart (GDEC), Grandes variations (GDV)

GDEC GDV

2001

             0.05

2002

             0.08

2003

             0.09

2004

             0.07

2005

             0.11

2006

             0.13

2007

             0.13

2008

             0.15

2009

             0.13

2010

             0.14

2011

             0.14

2012

             0.12

2013

             0.13

2014

             0.11

 

clip_image006

Ce groupe est indexé sur la moyenne de 8 questions avec variation d’écart moyen supérieur ou égal à 0.03 par mois, et écart moyen total supérieur à 0.20

Analyse :  Nous constatons que :

  • L’écart se réduit depuis 2011, après 10 ans de hausse.
  • Les indices séparés Hommes/Femmes ne sont pas du tout synchronisés.

 

Interprétation :

C’est évidement le groupe 3 qui nous intéresse. Autrement dit, l’indice de ce qui est clairement différent entre les genres et variable dans le temps.

L’indice d’écart en lui-même :

Contrairement à ce que l’on aurait pu penser, l’écart entre les hommes et les femmes se creusait depuis les années 2004. Ce n’est que depuis 2011 qu’il semble se réduire.

La courbe des indices par genre nous indique que :

En 2004 , ce sont les hommes qui ont changés de façon non-négligeable, alors que les femmes, elles, ont continué une évolution stable à la baisse.

Autrement dit, si à cette époque les hommes n’avaient pas changé, l’écart culturel/contextuel entre les hommes et les femmes se serait amoindri. Au lieu de cela les hommes, en changeant plus vite, ont augmenté cet écart.

En 2011, il semble que ce soit le contraire qui se passe. Ce sont les femmes qui viennent de changer de façon notable, alors que les hommes, eux, restent stables. L’écart se réduit donc vers les valeurs des hommes, alors qu’avant 2004, c’étaient les hommes qui rejoignaient les valeurs des femmes.

En d’autres termes, sur la question de l’égalité des sexes :

Notre approche nous permet de dire qu’il s’est passé quelque chose en 2003/2004 qui a amené un changement soudain des hommes sur l’ensemble des questions de cet indice. Les femmes n’ont pas réagit à cet événement avec la même amplitude.

De plus, en 2012/2014, les femmes s’approchent de plus en plus de l’indice que les hommes avaient en 2004. Alors que l’indice de ces derniers apparaît stable. Ce qui explique une baisse d’écart.

Il nous semble important de noter que, selon cet indice, de toute évidence :

  • Les hommes et les femmes n’évoluent pas de la même façon
  • Les femmes semblent, sur 12 ans, se rapprocher de l’indice des hommes et non le contraire. Ou tout du moins, plus vite que ces derniers.

Ce qui nous permet de conclure qu’a priori :

  • Globalement, les hommes et les femmes sont plus similaires que divergents
  • Sur les questions de divergences, la tendance est au mouvement des femmes vers les valeurs des hommes et non le contraire.

 

Conclusion

Depuis 12 ans l’indice des femmes se rapproche de celui des hommes (femmes 2014 : 2.26 pts, hommes 2004 : 2.23 pts)

Or l’indice des hommes lui aussi varie à la baisse dans les années 2004, à la hausse faible depuis 2008.

Donc, les femmes vont vers plus d’égalité en s’approchant des valeurs des hommes.

Mais les valeurs des hommes ont changé et changent plus rapidement, ce qui fait varier l’écart final.
Donc, par rapport à notre hypothèse de départ, nous pouvons dire que :

  • Oui, nous allons vers plus d’égalité du fait que les femmes prennent petit à petit les valeurs des hommes.
  • Oui, il y a plus de similarités invariantes que de divergences.
  • Non, dans les chiffres, nous n’allons vers plus d’égalité que depuis peu d’années. Nous nous en sommes largement éloignés depuis le début des années 2000 du fait d’un durcissement soudain des valeurs des hommes vers 2004.

 

Note : nous laissons le soin au lecteur de faire sa propre enquête sur les événements qui pourraient expliquer les variations de l’indice des hommes, car cela n’est pas notre propos.

 

NEC NV : 3, 259, 266, 268, 269, 271, 272, 276, 277, 278, 279, 280, 281, 282, 287, 289, 298, 297, 302, 311, 321, 347, 59

GDEC NV : 245, 250, 253, 254, 264, 284, 306, 323, 340, 349, 97

GDEC GDV : 1 , 291, 305, 318, 319, 330, 336, 82